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UNE ALLÉGORIE DE NOTRE MONDE

Si Dieu créa les hommes à son image alors, par voie de réciprocité, jusqu’à quel point Dieu nous ressemble-t-il ? Si cette question est le point de départ de l’auteur et de sa construction de la société des anagii, elle est également l’un des fils conducteurs du roman.

Origines nous livre la vision d’une civilisation des anagii en déclin et en perte de sens, où l’ambition égoïste des chefs n’a de rival que la paresse et l’oisiveté de leur peuple, où la frivolité, la folie passionnelle et les désirs des uns précipite les autres dans un tourment de questionnement et de doute.

Mais Origines est aussi le récit d’une renaissance : en donnant la vie aux hommes, les anagii deviennent soudainement les parents d’une nouvelle espèce. Tout comme notre civilisation se questionne aujourd’hui quant à la place de l’intelligence artificielle et de notre rôle dans cette paternité, les anagii ne peuvent échapper à leur responsabilité vis-à-vis de l’humanité.  

Chapitre 05 - Page 52 - Scène d'amour entre Amarié et Antas.png

" — Voilà bien le problème de nos jours. L’ambition. Le prestige. Cherche bien au fond au toi, jeune vertio, et tu verras que ce qui te rend triste n’est pas que tu penses avoir été mal jugé ou avoir raté la chance de servir ton peuple. Sois honnête avec toi-même. La seule chose qui cause ton tourment est la rancœur. Tu réprouves la décision du déos parce que tu sais que tu le mérites autant qu’Hélapar. Tu trouves cela injuste car elle aura les honneurs qui t’ont été refusés. Tu es en colère car ton ambition est contrariée.

— Est-ce si mal d’être ambitieux ?

— Pas si cela te conduit au meilleur. Aujourd’hui trop d’anagii nourrissent leur ambition uniquement pour obtenir toujours plus de prestige, toujours plus de reconnaissance. Ils ne pensent plus au bien commun, ni aux conséquences de leurs actions. L’égoïsme et l’avidité ont trouvé une place de roi dans cette cité. "

Origines, Chapitre 7

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